L'Ajax Amsterdam s'est fait une spécialité depuis quelques temps de sortir des joueurs scandinaves plus que respectables au minimum (Jari Litmanen, si tu nous lis), voire carrément incontournables au mieux (Brian et Michael Laudrup, Zlatan Ibrahimović, au hasard). Et cette année, le club hollandais a de grandes chances d'en sortir deux de plus de son chapeau.
L'un d'eux a 22 ans, il est attaquant, il répond au doux nom de Kolbeinn Sigþórsson, et il est... islandais. Avec son pote danois Christian Eriksen, ils représentent le futur du foot scandinave, et hollandais par extension.
Le petit Kolbeinn touche ses premiers ballons au Knattspyrnufélagið Víkingur (à la vôtre), avant de se faire repérer par le Handknattleiksfélag Kópavogs (HK donc). Rapidement placé sur le front de l'attaque, il s'avère que le petit Sigþórsson est aussi doué que sa langue natale est incompréhensible. Ça promet.
Il débarque aux Pays-Bas en 2007 à Alkmaar, et l'islandais est tout de suite considéré comme un futur grand espoir. Puissant, rapide, technique et décisif malgré son jeune âge, il termine sa formation en enchaînant but sur but, formation gênée toutefois par des blessures à répétition qui ralentissent sa progression. Mais le nordique en veut.
Enfin arrivé à maturité physique en 2010, ce qui lui évite les pépins auxquels il était habitué, il intègre le groupe pro de l'AZ et fait sa première saison complète au haut niveau. Pour un joueur de 20 ans sans grande expérience, il fait une campagne 2010-2011 remarquable : il plante 15 buts en 32 matchs d'Eredivisie, dont un quintuplé contre Venlo. Il est si performant qu'un certain club amstellodamois décide de mettre 4,5 millions d'euros sur la table pour le récupérer. Ça aide d'être supervisé pendant trois mois par Dennis Bergkamp et Frank de Boer.
Le canonnier blond pose ses valises à l'Amsterdam ArenA juste après la fin de la saison. Il va rapidement trouver ses marques et continuer sur les bases qu'il a posé la saison précédente : un but pour son second match sous les couleurs de l'Ajax en Eredivisie contre Heerenveen, un autre contre Venlo (encore), et un doublé contre le Vitesse Arnhem. 4 buts en 4 matchs, facile. Sauf que Sigþórsson va vite déchanter. Il se fracture la cheville quelques semaines plus tard, blessure qui met un terme à sa saison. Ou pas. Le nordique est solide.
À la surprise générale, il refait son apparition sur les pelouses de De Toekomst, le centre d'entraînement et usine à jeunes du club ajacide, dès le début du mois de Mars dernier. Il fait son retour à la compétition le 1er Avril contre le Heracles Almelo, entre en cours de match, et met son petit but syndical. Facile (bis).
Ah oui, Sigþórsson est accessoirement international islandais depuis 2010, et en est à 4 buts en 8 sélections. Facile (ter).
Aujourd'hui tout le peuple Rood En Wit espère que son nouveau protégé sera épargné par les blessures et va s'imposer comme le successeur d'Ibra. Car il sait bien qu'il détient là un véritable joyau comme on n'en voit que tous les cinq ou dix ans. Seul l'avenir nous le dira, mais s'il continue sur sa lancée, Kolbeinn Sigþórsson risque fort d'égaler voire de surpasser le meilleur joueur de l'histoire du foot islandais, un certain Eiður Guðjohnsen. Et il pourrait ne pas s'arrêter là.
Flo David
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